Les vacances sont finies. Bon ! Vous n’allez pas en faire un drame et de ce pas, vous commencez à préparer les prochaines. Pour ça, comme à chaque rentrée, vous allez prendre d’excellentes résolutions que, cette année, c’est juré, vous allez tenir. Bravo !

Donc, vous allez vous réconcilier avec votre voisin (qu’il aille pourrir en enfer!), vous remettre au violon même que quand vous étiez petit vous auriez pu en faire une carrière, classer les photos qui végètent dans les 12 cartons du placard de la chambre, re re re arrêter de fumer, apprendre le tibétain ou bien le sanscrit c’est plus zen, écrire à votre belle-mère pour l’inviter (non, il faut rester dans le domaine du possible) et bien sûr, c’est décidé, vous allez MAIGRIR ! Vaste programme sans cesse remis à jour et abandonné. Pour vous donner mon avis, je ferais quelques emprunts à un homme d’humour* dont hélas je ne partage que les initiales, mais qui, si j’en crois sa silhouette, est bien placé pour en parler.

On ne peut pas ouvrir un périodique de la presse « généraliste » surtout féminine (à croire que les femmes sont plus concernées que nous) sans que soit mentionné en gros titre sur la couverture: «Ventre: n’en faites pas tout un plat!» ou bien « Perdez 6 kgs en mangeant plus que d’habitude !» ou toute autre ineptie du même acabit.

Ne les croyez pas ! Je les ai tous essayés; ces régimes sont des dictatures !

Les régimes mono quelque chose: uniquement salade, concombre, jambon ou autre. Par exemple, je n’ai ingurgité que de l’ananas pendant 3 semaines. En dehors d’avoir pris un teint légèrement asiatique, j’ai quand même perdu quelques kgs en même temps que l’envie d’aller dans les îles pour le restant de mes jours.

Les régimes dissociés: Ne mangez pas ensemble un féculent et un légume, un fruit et un laitage. C’est dommage, on ne peut plus se retrouver « entre la poire et le fromage ». Dans un œuf, on ne sait plus s’il faut manger le jaune ou le blanc, alors on pile la coquille et on court vomir. Remarquez, ça fait maigrir! Pours frugaux et avares.

Les régimes jockey: Il faut peser toute nourriture. Pratique! Vous arrivez chez vos amis, nanti de votre calculette et vous vous trimballez au resto avec votre balance. Gros succès de curiosité, mais dans les 15 jours, vous êtes fâchés avec tout le monde et on vous refuse au restaurant sous prétexte que vous gâchez le repas des autres convives. A essayer une fois par an.

Les régimes nature: Pas de graisses animales. On broute. Adieu poulet-frites, coq au vin, huîtres et bavette. Bonjour fenouil, blettes, courgette et pruneaux. Lucullus dîne au Sahel. Huit jours après, totalement constipé, vous salivez à la vue de votre chat et la réclame de Mac Do vous met en transe.

Encore 15 jours et des brins d’herbe vous sortent entre les orteils. Pour adeptes de gîtes ruraux uniquement.

Les régimes techno: Là, il vous faut apprendre un triste vocabulaire à base de lipides, protides et autres glucides et chaque expérience (car ce n’est plus un repas) vous donne un sérieux mal de tête. Au lieu de manger, vous calculez vos protéines pour faire chuter votre indice de masse corporelle ! Ca vous met l’eau à la bouche, non ? La chère est triste, la fête tourne à l’ascèse et vous culpabilisez à la simple vue d’une purée de pommes de terre. Intenable !

Les régimes allégés : Ca c’est moderne ! Vous sucrez sans sucre, votre beurre a 0 % de matière grasse, votre lait (en poudre) est déshydraté et votre café lyophilisé, le yogourt est au bifidus actif (s’il n’était pas actif, je ne vois pas l’intérêt de le mettre) et le pain est pasteurisé. Quelques temps à ce régime virtuel et vous devenez Robocop ! Réservé aux fans de science-fiction.

Les régimes homme de lard: Le nutritionniste. Le technicien du savoir manger, l’homme qui dissèque vos goûts et vous interdit tous ce que vous aimez, car, comme par hasard, c’est exactement ce qui vous fait du mal. Prescription : jeûne, extraits de thyroïde et pilules vitaminiques. Résultat : vous mangez de mauvais gré, vous stressez et il est bien connu que le stress fait grossir ! Pour les culturistes.

Les régimes aberrants: Ceux-là au moins, ont le mérite d’être rigolos. Ils vous interdisent le steak, mais vous autorisent les tripes à la mode de Caen, nient l’andouillette, mais conseillent le saucisson ! Vous ne perdez pas un gramme, mais vous avez la conscience tranquille. Mon préféré.

De plus, constante de tous les régimes, il faut boire beaucoup d’eau. Passe encore qu’on ne vous conseille pas du Bordeaux, mais 2 à 3 litres d’eau par jour, c’est l’énurésie assurée. Vous passez votre vie entre l’épicier, où vous achetez les packs de flotte par 4, et les toilettes, où vous faites la fortune du préposé!

Mon Dieu que c’est dur!

Il faut abjurer sa gourmandise, renier son appétit, brûler des calories qu’on a adoré, quitter la table avec la faim, voir les plats nous passer sous le nez et haïr son voisin, un faux maigre qui fait impunément 4 repas par jour ! On erre, le ventre creux, l’appétit en berne, l’esprit enfiévré, partagé entre l’attente du repas à venir et la hantise des calories à éviter.

Soyons clairs ! Les régimes ça marche, au moins pour un temps. Après chaque essai (réussi, car je ne compte plus les abandons pour cause d’anniversaire, de pots d’adieu ou de lassitude), je me sens plus léger. Je grimpe les escaliers 2 à 2 en tenant mon pantalon qui s’échappe vers mes chaussettes dégringolant sur mes chevilles maigrichonnes. Je flotte dans mes chemises et j’ajoute des trous à ma ceinture. Je retrouve mes costumes démodés, ma concierge me complimente et j’arrive à bomber le torse quand je ne faisais que sortir le ventre! Et puis, après quelques semaines d’euphorie, je me relâche et mes abdominaux (enfin ceux qui me restent) aussi. En 10 ans, j’ai perdu 645 kgs et j’en ai repris 653. Epuisant! N’en déplaise à Messieurs Pallardy, Montignac et consort ainsi qu’à Madame Zaraï, j’ai abandonné la lutte contre les mauvaises graisses et je me consacre à savourer les bonnes. Je ne voulais pas devenir pas devenu un ex-bon vivant mourant d’inanition!

Loin de moi l’idée de remuer la fourchette dans la plaie, mais ce n’est pas juste. Dans ces mêmes magazines qui vous bombardent de conseils pour garder un ventre plat, se trouvent de nombreuses photos d’éphèbes musculeux ayant une tablette de chocolat là où nous avons un repli musculeux et nous prouvant ce que nous aurions pu être si…….

Mais nous aussi, nous pouvons avoir un ventre plat. Même si c’est de dos !

* Philippe Bouvard

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